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L'association de la généalogie juive
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Par Catherine Tomat
Pernes les Fontaines, ancienne capitale du Comtat Venaissin, également appelée
"Perle du Comtat", est une ravissante ville médiévale située à trente minutes
d’Avignon.
La ville est fortifiée et conserve un important patrimoine. C’est avec la découverte
de la source St-Roch que les habitants ont pu amener l’eau dans les différents quartiers
de la ville : Pernes compte quarante fontaines publiques et une centaine de fontaines
privées. On peut les visiter à travers un circuit qui englobe des monuments classés,
des hôtels particuliers, des galeries d’art, des musées et des salles d’expositions.
Vingt-deux monuments sont classés aux Monuments historiques. Des fresques datant
du XIIIe siècle sont conservées dans la Tour Ferrande. La Tour de l’Horloge, qui
se trouve dans l’ancien donjon du château des comtes de Toulouse, domine toute la
vallée. De nombreux artisans font la démonstration de leurs métiers : tapissier,
serrurier, ferronnier d’art, ébéniste, relieur, atelier de couture où sont
confectionnés de vrais boutis à la main.
Au XVIe siècle, Pernes-les-Fontaines accueillait une importante communauté juive.
Aujourd’hui, un quartier qui en porte le nom et un bain rituel privé (mikvé) en sont
les seules traces.
Nous avons fait connaissance d’une guide de l’Office du Tourisme lors de la
conférence de Rozine Anziani (voir GenAmi 61) et, le 12 juillet dernier, elle
nous a emmenés visiter le seul bain rituel israélite privé connu dans le département.
Celui-ci se trouve 23, place de la Juiverie, dans les caves de l’Hôtel de Cheylus
(XVIe-XVIIIe siècles), en partie classé aux Monuments historiques. C’était la
dernière occasion de le voir car, la maison ayant été vendue, personne ne sait
si les nouveaux propriétaires accepteront d’autres visites. Le Mikvé
(lui-même classé depuis septembre 1996) est constitué d’un bassin en L, muni
d’un escalier de onze marches en pierre. L’eau, claire et pure, est alimentée
par une source et le niveau est stabilisé à 1,45 m. L’endroit est très frais
et la guide nous a expliqué que la salle qui précède la descente au bain était
utilisée autrefois par la communauté juive pour des réunions ; peut-être servait-elle
de synagogue. Dans le fond de la cave, des vestiges font penser à une boulangerie,
mais l’accès a été condamné et les recherches n’ont pas permis d’en établir la preuve.
Lors de cette visite, la guide nous a fait une très belle surprise. Elle nous a
conduits à l’Hôtel de Ville afin de nous montrer un manuscrit qui y est conservé.
Datant de 1504, il énonce un accord entre les autorités de la ville et les baylons,
représentants de la communauté juive. Ce document imposait aux Juifs un règlement
très strict et les enfermait dans la rue Catte, afin de les séparer des Chrétiens.
Ils ne pouvaient sortir que durant la journée et devaient porter un chapeau jaune.
Cependant, ils eurent l’autorisation d’avoir leur synagogue. Ce manuscrit est
en mauvais état et devrait être restauré ; malheureusement la ville n’en a pas
encore eu les moyens financiers.
En 1569, les Juifs furent chassés de Pernes et leurs biens furent vendus. En 1590,
l’hôtel particulier qui abritait le Mikvé fut vendu à la famille de Cheylus.
En 1634, les Juifs du Comtat furent regroupés dans quatre carrières : Avignon,
Carpentras, Cavaillon et l’Isle sur la Sorgue.
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